Quelle stratégie nationale pour s’adapter au changement climatique ?

Depuis 2018, le deuxième Plan national d’adaptation au changement climatique

Actuellement, la politique d’adaptation de la France s’inscrit dans le cadre du deuxième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-2). L’objectif ? Adapter les territoires d’ici à 2050 à une hausse des températures de 2°C au niveau mondial par rapport au climat préindustriel, en cohérence avec l’Accord de Paris qui vise à renforcer les efforts nationaux d’adaptation. L’adaptation est le « complément essentiel » de la politique d’atténuation en France visant la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Ce plan s’est nourri d’une vaste concertation nationale (près de 300 participants issus de nombreux secteurs d’activités et de la société civile) et couvre six domaines d’action, « Gouvernance », « Prévention & résilience », « Nature & milieux », « Filières économiques », « Connaissance & information » et « International ». Il se décline en 29 thèmes, 58 actions et 457 sous-actions opérationnelles, avec une centaine d’indicateurs de suivi. Il renforce le lien entre les échelles territoriales et implique les filières économiques, en ayant une attention particulière pour les outre-mer, particulièrement impactées par le changement climatique. Autre volet clé : il promeut les solutions fondées sur la nature Parmi ses actions phares, la création d’un centre de ressources pour donner à tous les acteurs concernés les moyens de comprendre et d’agir.

2023 et après ?

En préparation, le troisième Plan national marquera un tournant majeur

Le gouvernement prépare actuellement le successeur du PNACC-2, qui s’intégrera à la nouvelle Stratégie française sur l’énergie et le climat (SFEC). Celle-ci comprendra également :

• la première Loi de programmation sur l’énergie et le climat (LPEC) ;
• la troisième Stratégie nationale bas-carbone (SNBC3) ;
• la troisième Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3 2024-2033).

En consultation, un scénario plus pessimiste à +4°C

Comme l’a annoncé le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le PNACC-3 intégrera un scénario plus réaliste au regard de la dynamique actuelle, et qui permettra de s’assurer que les Français sont bien protégés des impacts du changement climatique. En effet, bien que la France vise la neutralité carbone en 2050, compte-tenu des difficultés à stabiliser puis réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, il s’agirait de s’adapter progressivement aux niveaux de réchauffement suivants, par rapport à l'ère pré-industrielle :

• 2030 : +1,5°C dans le monde, soit à +1,5° en France métropolitaine
• 2050 : +2°C dans le monde, soit +2,7° en France métropolitaine
• 2100 : +3°C dans le monde, soit +4°C en France métropolitaine

Cette trajectoire de réchauffement fait en ce moment l’objet d’une consultation publique à laquelle chacun est invité à répondre.